• Intervention d'André CASSOU - Maire adjoint - Président du groupe MRC

    L'avis proposé, solidement documenté, ne peut conduire notre Conseil municipal qu'à répondre négativement sur les projets de décrets créant, d'une part, l'EPADSA par fusion de l'Epasa et de l'Epad et privant d'autre part la commune de Nanterre de son droit à participer elle-même à son propre aménagement sur la moitié de son territoire. Ces projets de décrets constituent une véritable « spoliation de la démocratie ».

    Ces projets de décrets, visiblement rédigés dans l'urgence, présentent des fragilités juridiques qu'il nous faut exploiter :

    • - concept de libre administration des communes battu en brèche;
    • - principe constitutionnel d'égalité entre collectivités territoriales, particulièrement dénié dans la composition du conseil d'administration du futur EPADSA,
    • - Limites du droit d'agir du futur EPA en regard du droit communautaire de la concurrence,
    • - Absence de délimitation du périmètre de l'OIN par décret en Conseil d'Etat, comme c'est le cas pour toutes les nouvelles OIN depuis 2000.

    De plus, nous sommes en droit d'exiger un double audit des comptes de l'EPAD et de l'EPASA  si la fusion devait se faire, afin que nul n'ignore qui apporte à l'autre et quels sont les véritables objectifs de cette opération. A l'évidence, ce qu'apporteraient l'EPASA et l'EPAD sur les fonds baptismaux n'est pas de même nature. A l'EPASA et Nanterre qui apporteraient plusieurs centaines d'hectares et des milliards d'euros de droits à construire en dégageant des ressources conséquentes, l'EPAD apporterait ses tours obsolètes qui nécessitent de profondes restructurations et un déficit abyssal de ses comptes ( 231 millions de déficit en 2007).


    Les bénéfices dégagés demain par  cette fusion et par cette manne qui proviendra pour l'essentiel de terrains situés à Nanterre pourraient notamment servir à financer la couverture de l'avenue Charles de Gaulle qui traverse Neuilly et dont le coût dépassera 750 Millions d'euros.

     

    L'Etat UMP veut donc faire main basse sur les terrains disponibles à Nanterre. Il n'a pu le faire démocratiquement aux dernières élections municipales. Battu à plate couture son leader local nous a depuis quittés. On vient de le remplacer ce soir. L'UMP tente aujourd'hui de le faire par le biais de l'Etat. Un Etat partial, un Etat complice, aujourd'hui occupé par les tenants de l'affairisme immobilier.

     

    Nous ne contestons pas, sur le principe, la légitimité de l'Etat et sa participation dans une opération d'intérêt national. Un Etat Républicain cela va sans dire. Nous la revendiquons même dans le cadre d'une logique partenariale et de réelle codécision associant l'Etat et l'ensemble des collectivités territoriales concernées. Selon nous, l'action publique peut efficacement s'articuler dans la complémentarité des institutions locales et nationales. La coopération entre l'Etat et les collectivités locales doit permettre une action publique efficace, c'est-à-dire une action publique qui donne à nos concitoyens les moyens de leur avenir et une vie quotidienne sereine et de qualité.

    C'est à cette condition que la décentralisation est utile et sert l'intérêt général.

    Cette méthode a fonctionné pour Seine Arche avec les résultats que l'ont peut mesurer sur les terrasses et dont le rapport Lelarge a salué les réalisations.

     

    Nous sommes conscients que notre commune se développe dans la proximité de La Défense même si elle ne saurait s'y réduire. La Défense est une chance pour Nanterre comme Nanterre peut aider au rayonnement du pôle de La Défense en l'humanisant. Nous avons aussi intégré que notre ville se situe dans un pôle de développement aussi bien identifié par le Grand Paris que le SDRIF. Nous ne refusons pas cette évidence. Nous sommes ouverts au dialogue mais nous entendons seulement que notre ville soit associée, pour ce qui la concerne, aux orientations qui seront prises et soit partie prenante de leur mise en œuvre. Pour ce faire il n'est nullement nécessaire de remettre en cause l'Etablissement Public Seine Arche. Il me semble même être l'outil idéal si l'objectif recherché n'est que l'aménagement de la Seine à la Seine.

     

    Mais le projet du gouvernement s'agissant de la Défense et de Nanterre n'est à l'évidence pas seulement inspiré par la recherche de l'intérêt général. Il s'agit de reprendre le contrôle de la zone de La Défense, Nanterre, Seine-Arche. L'Etat serait majoritaire dans le nouvel établissement public : Nanterre serait sous-représentée alors que le territoire du nouvel OIN, 599 hectares, sera situé à 72% sur notre commune, et le CG 92 sur-représenté, alors que l'OIN ne couvre que 4,5% du territoire du département.

     

    Sur le fond, le projet de fusion participe d'une vision de l'aménagement et du développement économique qui n'est pas la nôtre.

     

    Comme pour le projet de Grand Paris, il y a bien 2 visions de l'aménagement de ce site. Une vision technocratique et uniquement tournée vers les élites économiques inscrites dans la mondialisation libérale; une vision équilibrée soucieuse de la vie quotidienne des Nanterriens et des habitants du pourtour de La Défense.

     

    Les élus de Nanterre doivent contester juridiquement ces décrets et organiser le rassemblement le plus large pour faire respecter l'identité de Nanterre, ses choix de développement, ses valeurs.

    Face au diktat que l'on entend nous imposer, nous entrons en résistance.

    La précipitation du gouvernement à vouloir fusionner par décret les établissements publics d'aménagement de La Défense (EPAD) et de Seine-Arche (EPASA) doit aussi être rapprochée de l'annonce d'un prochain changement de présidence de l'EPAD au profit de Jean Sarkozy, ancien élève du cours Florent, qui a décidé de renoncer à sa carrière d'acteur pour celle d'homme politique élu sans risque dans un apanage* de son père à Neuilly (*définition du Larousse : portion du domaine royal attribué par le souverain à ses fils).

    « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

     

    Cela doit aussi nous questionner sur l'opportunisme de cette fusion à défaut d'opportunité dictée par l'intérêt général. En effet comment ne pas avoir le sentiment qu'avec ce décret de fusion le nouvel organe est envisagé pour créer et étoffer une nouvelle fonction ? ... Celle de Baron ou de Roitelet de la Défense ! Plutôt que de répondre aux enjeux réels de ce territoire francilien et d'en relever les défis, accessibilité, logements, développement durable.

    Sarkozy ou l'ascension fulgurante d'un génie génétique

     

    Au-delà d'une dérive népotique "second empire" voire bananière de notre République, les républicains ne peuvent qu'y voir une atteinte au principe darwinien de l'évolution et selon la célèbre formule de Lamarck par laquelle « la fonction crée l'organe », au profit d'une vision créationniste où le Président serait à l'origine de tout.

     

    Ne dit-on pas du côté de l'établissement public que le nouveau sigle de l'EPAD signifierait : Et Papa a Décidé.

     

    Le groupe MRC dénonce à la fois le projet de fusion de l'EPAD et de l'EPASA et s'insurge contre l'éventuelle nomination de Jean Sarkozy à la tête de ce nouvel EPA.

     

    Le MRC est aussi opposé à ces décrets parce qu'ils marquent un retour brutal sur les acquis de la décentralisation, négligent la concertation et oublient des composantes essentielles du débat : les élus et les citoyens de Nanterre.

     

    Enfin, pour conclure, je crois qu'il nous faut remercier l'UMP des Hauts de Seine : Depuis l'été nous avions du mal à intéresser l'opinion sur cette volonté du pouvoir à faire main basse sur la ville. Aujourd'hui, de la Chine au Groenland on en parle même si ce n'est pas en termes très élogieux pour nos institutions et leurs premiers responsables. Le malaise crée par ce « caprice » d'essence monarchique, dans la période de crise économique et sociale que nous traversons, fait débat dans l'opinion.

     

    Tout cela n'est vraiment pas très républicain. Même à droite, on commence à s'en rendre compte.


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    12 intervenants, représentant les différentes sensibilités de la gauche, 140 participants, un débat passionnant, animé par Edwy Plenel (http://www.mediapart.fr), au cours de 2 tables rondes pendant 5 heures: le forum de Gauche Avenir sur "l'état de la gauche" a tenu ses promesses !


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  • La prochaine réunion du comité départemental 92 se tiendra

    VENDREDI 16 OCTOBRE à 20H30

    MAISON DES ASSOCIATIONS

    à NANTERRE


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  •       Insécurité : Aller au-delà de la posture inquantatoire des élus UMP de Nanterre

    Qu'elle soit réelle, subie, ou ressentie, l'insécurité semble avoir envahi notre quotidien. S'il faut en analyser les causes, des réponses adaptées et réfléchies doivent être apportées. Le droit égal pour tous à la sécurité doit s'imposer. A la démagogie sécuritaire de la Droite, la Gauche doit répondre clairement par des réponses de fond et se départir d'un certain angélisme qui la caractérise encore trop souvent et qui la laisse totalement démunie face aux évènements lorsqu'ils se produisent.

     

    A l'école, par exemple, aux abords comme à l'intérieur des établissements scolaires, les phénomènes de violence entre élèves existent, et rien ne sert de les nier. Nos agents du service de tranquillité publique le vérifient plusieurs fois par semaine. Aux abords des établissements scolaires, une police de proximité travaillant en liaison effective avec l'Education nationale, les éducateurs des clubs de prévention et les acteurs de terrain municipaux et associatifs doit obtenir des résultats. La prochaine arrivée d'une Unité Territoriale de Quartier (UTEQ) au quartier du Parc devrait nous permettre de préfigurer ce nouveau dispositif.

     

    Le problème de la sécurité doit être corrélé à celui de l'éducation et de la citoyenneté, le délinquant, quel qu'il soit, doit être remis sur les rails et sanctionné le cas échéant à la hauteur de la faute commise. Et si l'on pouvait en finir avec l'idée décidément tenace, que la question de la sécurité doit rester chasse gardée de la droite pour en faire la préoccupation de tous ! D'ailleurs, la droite aurait-elle répondu au problème ? La publication des dernières statistiques en la matière démontre le contraire. L'action gouvernementale en matière de sécurité est en échec. Le Ministre de l'Intérieur le reconnaît lui-même « la délinquance a cessé de baisser » : les cambriolages, les violences faites aux personnes et les dégradations, souvent gratuites, connaissent une sensible augmentation à Nanterre comme ailleurs.

     

    Priorité annoncée de Nicolas Sarkozy l'insécurité n'a pas été éradiquée. Elle demeure, elle s'est même installée. Le gouvernement est en échec, il le reconnaît lui-même. On peut craindre que la suppression de 9 500 postes de policiers et de gendarmes, d'ici 2011, vienne encore un peu plus éloigner le service public de la police des territoires où il devrait être quotidiennement présent dans un travail de contact et de maillage. On ne peut pas lutter efficacement contre la délinquance quand les effectifs viennent à manquer. La police a besoin de moyens. Elle doit être en phase avec la réalité du terrain.

     

    Le gouvernement échoue sur son supposé terrain de prédilection, parce qu'il n'a pas pris la mesure de la situation du pays. Il ne voit pas que la crise économique et sociale tend les rapports sociaux et aggrave les situations de détresse.

     

    Cette question est trop importante pour que la gauche ne s'en préoccupe pas ou s'en désintéresse, en invoquant à tout bout de champ l'excuse sociale. Amorcée à l'occasion du colloque de Villepinte en 1997 par Lionel Jospin et Jean Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur, en dépit des résistances d'une partie de la gauche plurielle qui freinait des quatre fers, la mutation de la gauche sur cette question reste encore fragile.

     

    Pour nous, la sécurité n'est ni de droite ni de gauche. Elle est la première clause du contrat social par lequel les hommes renoncent à la violence de l'état de nature et acceptent de faire société.


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