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    De beaux combats en perspectiveDe beaux combats en perspective


    La crise du capitalisme financier a franchi en Europe une nouvelle étape. Après que les Etats ont renfloué les banques privées défaillantes, il est apparu bien vite qu'ils ne pourraient pas recommencer une deuxième fois. Le gonflement de la dette publique est devenu tel que la solvabilité des Etats est mise en question par les marchés financiers. Ceux-ci ont commencé une danse du scalp frénétique autour des émissions de dette publique par les Etats considérés comme étant les plus endettés. Ces derniers ne peuvent déjà plus emprunter qu'à des taux doubles (6 % au lieu de 3 %) de ceux des bons allemands à dix ans (l'Allemagne étant toujours considérée comme la référence, car, avec sa politique de déflation salariale et budgétaire, elle a réussi à dégager un fort excédent commercial (138 Milliards d'euros encore en 2009) et même de contenir son déficit budgétaire (cinq points du PIB au lieu de 8 % pour la France, 12 % pour la Grèce ... et les Etats-Unis).

    Evidemment ce jeu est absurde : les marchés financiers spéculent comme c'est leur nature, mais leur spéculation vise à encourager la tribu des « doctrinaires vertueux » qui appellent de partout à lutter contre les déficits, à stopper le gonflement de la dette, etc. pour, enfin, « rentrer dans les clous de Maastricht ».
    M. Woerth, en France, a réclamé 50 Milliards d'économies budgétaires d'ici 2013. Les plans de rigueur s'annoncent partout et pas seulement à Athènes, Lisbonne ou Madrid.
    C'est une deuxième étape de la crise qui est devant nous. La danse du scalp des marchés financiers n'est pas sans évoquer le bal des sorcières : dans un monde revenu au Moyen-âge, les Etats sont considérés par les marchés financiers comme des faillis en puissance. Les marchés n'oublient qu'une chose : derrière les Etats, il y a les peuples. Ils veulent rayer trois siècles de luttes ! Ils veulent revenir sur la démocratie !

    Des gouvernements « socialistes », comme celui de George Papandreou en Grèce, ou Luis Zapatero en Espagne, peuvent bien se prêter aux exercices de rigueur qu'on leur demande, ils vont bientôt se trouver coincés entre la pression des marchés et la pression des peuples.

    Il va falloir maintenant proposer des choses sérieuses : remettre en cause les choix de politique monétaire et budgétaire que l'Allemagne impose au reste de l'Europe. C'est cela que j'appelle « un gouvernement économique de la zone euro », c'est-à-dire d'abord une politique de change qui passe par une réforme des statuts de la BCE (emploi, croissance et pas seulement lutte contre l'inflation). Il faut faire tomber le cours de l'euro. La Grèce nous y aide. Pas assez !

    Ensuite il faut sortir la zone euro de sa langueur économique. Chacun le sait : elle est la lanterne rouge de la croissance mondiale. Un « grand emprunt » européen permettrait de lancer un programme de relance sur le modèle chinois.

    A la crise actuelle il n'y a évidemment de solution que mondiale : La Chine seule n'arrivera pas à prendre le relais du consommateur américain défaillant. Quant à l'objectif avancé par Barack Obama - doubler le montant des exportations américaines -, il est simplement irréaliste. Pour sortir de cette crise immense qui est devant nous, il faudra remettre en cause les sacro-saintes règles du capitalisme financier globalisé :
    - le libre-échangisme déséquilibré d'abord ;
    - l'anarchie monétaire qui fait de l'euro le paillasson du dollar et du yuan (sans parler de la livre britannique qui a « dévissé » de 40 %. Si ce n'est pas du protectionnisme monétaire, qu'est-ce que c'est ?)
    Il faudra surtout remettre au pas le système financier et les oligarchies financières, re-réglementer les banques, reprendre le contrôle politique des banques centrales.

    En Europe il ne s'agit pas de « revenir à Maastricht » comme le serinent des dirigeants myopes, il s'agit :
    - soit de revoir de fond en comble toutes les règles de gouvernance de l'euro et de la politique économique au sein de la zone euro en s'appuyant sur la volonté des Etats de remettre les oligarchies financières à leur place : subordonnée;
    - soit, si cela s'avère impossible, de prendre en France des mesures de salut public, en s'affranchissant de règles dont chacun peut constater qu'elles sont devenues caduques, bref de rétablir la République ! C'est l'enjeu de 2012 en France.

    Il y a de beaux combats en perspective.

     


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    Réponse du Parti Socialiste (PS), MouvemenT Républicain et Citoyen (MRC) et Parti Radical de Gauche (PRG)

    à la déclaration des élus Communistes et d'Initiative Citoyenne (CIC) de Nanterre.

    A la veille des élections régionales de mars prochain, la dernière déclaration du groupe des élus Communistes et d'Initiative Citoyenne de Nanterre relève d'un profond désarroi !

    Tiraillés entre ceux qui font en sous-main la campagne d'Europe Ecologie en attendant le moment propice du ralliement, ceux, les plus sincères, qui sont mobilisés derrière le Front de Gauche et les quelques-uns séduits par le NPA de Besancenot et son évolution communautariste, le groupe CIC ne peut donc clairement appeler à voter pour une seule et même liste tant il est profondément divisé.

    C'est le principal enseignement de cette déclaration.

     

    On ne sait pas pour qui il appelle à voter, mais on comprend clairement de qui ces élus appellent à se garder. Après la rhétorique obligée contre la droite au pouvoir, l'adversaire est tout désigné : ce sont ces élus et militants dont on doute toujours de leur ancrage à gauche et que l'on soupçonne d'être « prêts à passer des compromis inacceptables » notamment sur l'aménagement de Seine Arche : la liste de Jean-Paul Huchon soutenue par le Parti Socialiste, Le Mouvement Républicain et Citoyen, le Parti Radical de Gauche et le Mouvement Unitaire Progressiste.

    Les temps changent, mais les vieux réflexes demeurent, il s'agit toujours de « plumer la volaille socialiste » ! Chassez le naturel, il revient au galop !

    C'est le deuxième enseignement de cette déclaration.

    La gauche socialiste et républicaine est indispensable pour garder Nanterre à gauche, mais on s'efforce de la reléguer au rang d'utilité dès la victoire acquise afin que le combat de tous devienne le succès d'un seul !

    Sur la mise en œuvre du programme municipal, à l'élaboration duquel ils ont largement participé, comme sur la bataille engagée pour un aménagement raisonné du quartier Seine Arche, les élus socialistes et républicains n'ont aucune leçon à recevoir de quiconque. Forts de leurs convictions et à la place qui est la leur, ils mèneront le débat en toute transparence hors des petits arrangements qui pourraient prévaloir à la direction de l'EPASA comme à celle de l'EPAD.

    A Nanterre, le groupe CIC a de nouveau ouvert la chasse aux réformistes. Nous leur rappellerons tout tranquillement les enseignements de notre histoire sociale. Du Front Populaire et les congés payés, du Conseil National de la Résistance et la Sécurité Sociale, de la Couverture Médicale Universelle à la mise en place du RMI et aux 35 heures dans les années 90 et 2000, le peuple de Gauche sait à qui il doit ces avancées sociales que la droite n'a de cesse de remettre en cause aujourd'hui.

    Il faut savoir raison garder et surtout ne pas injurier l'avenir. A Nanterre, à la Région comme dans le pays, hors de l'union des forces de gauche, dans le respect de toutes ses composantes, c'est la droite qui l'emporte. Nous pensons quant à nous que nous avons un socle commun de valeurs sur lesquelles il sera possible dès le soir du 1er tour de faire liste commune et, la victoire acquise, gérer demain ensemble la Région comme nous le faisons aujourd'hui.

    Les 14 et 21 mars, nous élus Socialistes et Républicains appelons au plus large rassemblement de soutien à la liste conduite par Jean-Paul Huchon, seule à même, à Nanterre, comme en Ile de France, d'organiser la résistance contre le gouvernement Sarkozy et ses affidés dans notre département.

    Les secrétaires de section de Nanterre

    du PS, du MRC,  du PRG et du MUP (Mouvement Unitaire Progressiste)

    Les élus des groupes PS et MRC de Nanterre


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