• Tribune de Catherine MOURET- Conseillère municipale - MRC avril 2009

     

    L'on ne peut aborder aucun sujet, y compris ceux concernant notre ville, sans évoquer la crise sociale d'ampleur qui nous frappe : elle ne sera pas sans conséquences sur nos budgets. En effet, le chômage a considérablement augmenté depuis l'automne 2008, frappant d'abord les plus précaires, intérimaires et CDD, puis des pans entiers de l'industrie et des services qui se restructurent préventivement ou qui ont à faire face à de réelles difficultés. Le taux de croissance prévu par l'INSEE pour 2009 se situe aux alentours de moins 3%, niveau jamais atteint depuis la crise de 1929, laquelle, rappelons-le, a conduit à la seconde guerre mondiale.

    Nous payons là, le prix du libre-échange et de la dérèglementation financière  qui ont prévalu  ces trente dernières années, tant au plan mondial qu'en France. Ce n'est pas par hasard, si la part des salaires dans le PIB a baissé de 10 points ces vingt dernières années : l'on a préféré la rente au travail, le capital spéculatif artificiellement gonflé à la recherche et aux investissements  industriels. Cela sonne bien l'échec du mode de construction européenne que les Français, probablement plus lucides que d'autres, avaient condamné à hauteur de 55% lors du référendum sur le traité constitutionnel européen. La volonté du peuple n'a pas été respectée, et ce Gouvernement, comme d'autres, se sont assis dessus !

    Face à l'irresponsabilité des banques, il fallait certes garantir les crédits et l'épargne, c'est ce qu'a fait le Président de la République. S'il s'agissait là d'un préalable a minima, il fallait également réformer ce système, ce que le Gouvernement se refuse à faire, prisonnier qu'il est de son dogme libéral : de l'argent public a été prêté aux banques sans qu'un réel pouvoir de contrôle ne soit exercé  sur elles, et l'on a vu où elles nous ont conduit quand elles étaient « libres » de faire tout et .... n'importe quoi ! Il est grand temps d'instaurer une véritable régulation nationale et internationale.

    Quant au plan « social » du Gouvernement (représentant à peine un centième des sommes consacrées au sauvetage du système financier) visant à redonner un maigre pouvoir d'achat aux plus modestes, il n'est pas à la hauteur des enjeux, car il ne remet pas en cause la mise en concurrence des salariés au sein de nos territoires et au sein de l'Europe. Telle entreprise délocalise en Roumanie car les salaires y sont moins élevés. Quand on y réfléchit bien, il n'y a aucunes limites posées à ces délocalisations. Les salariés français sont livrés pieds et poings liés à ce libéralisme sauvage qui nous fera régresser jusqu'aux heures les plus sombres de la fin du XIXème, si aucun holà n'y est mis. Il est grand temps que l'Etat intervienne au nom de l'intérêt général et redonne du pouvoir d'achat à tous. Il est question là de justice sociale, laquelle a déserté depuis des décennies les tribunes de nos assemblées.

    Voici autant de sujets qui doivent être au cœur des préoccupations de la gauche : il s'agit de refonder un système défait, injuste, et qui a bien montré que le libéralisme était un leurre et qu'il privait les Etats de leurs capacités d'action. Au-delà des diverses mesures indécentes (bouclier fiscal, stock options), il s'agit bien de réfléchir ensemble à un autre système.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 9 Avril 2009 à 15:27
    Bravo Catherine !
    Bravo pour cette tribune militante qui souligne la complexité de la crise économique et la nécessité d'y apporter une réponse républicaine ! amitié, jluc
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    2
    Kti
    Dimanche 9 Juillet 2017 à 04:13
    Bonjour ! Etes vous la Catherine de la rue Gauthey entreprise AIR par exemple ?
    à bientot
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