• "La valeur travail, ciment de la société" par André Cassou

     

    Crise financière, crise immobilière, de l'automobile, sinistres industriels, des emplois de plus en plus précaires, chômage. L'emploi balayé, malmené, dévalorisé, la société du travail est atteinte dans son histoire et son avenir demeure en questions. On ne reviendra pas sur les causes, elles sont multiples, des choix  et orientations politiques de ces trente dernières années et l'exacerbation des égoïsmes. Sans oublier la doctrine de fond de l'Union européenne qui prône  la concurrence plutôt que la politique industrielle, le libre échange plutôt que la protection, le marché plutôt que le service d'intérêt général.

    Dans une société qui compte plusieurs millions de chômeurs, où la majeure partie des salariés est amenée à douter de la pérennité de leur emploi, de celui de leur conjoint ou de leurs enfants, les conditions de l'espoir et de la confiance ne peuvent être remplies, ce sont tous les soutènements de l'architecture de notre société qui s'effondrent.

    Les allocations et les prestations qui sont versées aux chômeurs si elles sont un strict minimum, les salariés qui les financent sont de plus en plus sollicités dans leur travail, de plus en plus souvent humiliés et dans une insécurité de plus en plus grande. Les jeunes ouvriers et employés sont réduits au chômage de longue durée, au travail temporaire et, au mieux, aux contrats à durée déterminée. Les jeunes diplômés en viennent à connaître le chômage et sont embauchés, pour nombre d'entre eux, à des conditions de salaire et de statut inconcevables. Même la fonction publique et le secteur public se trouvent confrontés à cette dérèglementation, que ce soit au niveau de l'embauche ou de la gestion des personnels. Si le chômage ronge notre société c'est aussi parce qu'il a, aujourd'hui, dissout le droit du travail autour duquel la société s'était organisée.

    Une fois la crise passée tout redeviendrait comme avant, entend-t-on ! Pourtant on en connaît la chute et le bilan ! C'est bien entendu une profonde transformation qu'il nous faut exiger, à la hauteur des enjeux pour notre avenir.

    Penser l'emploi, c'est naturellement  penser d'abord l'économie générale du pays. Investir dans la recherche et ne pas craindre de soutenir une industrie et des technologies nouvelles. Les secteurs de la protection de notre environnement et de la planète, des déplacements et des énergies nouvelles,  de même que l'habitat  repensé, offrent mille ouvertures pour relancer l'économie. Des domaines divers et variés correspondant aux besoins d'aujourd'hui et à venir, au profit de l'homme et non du capital, ne demandent qu'à être explorés, ils engendreraient une économie nouvelle et  l'ambition collective pour un projet dans lequel chacun pourrait s'impliquer. Il est indispensable de retrouver une cohésion sociale et sociétale pour redonner espoir au peuple.

    La période nécessite plus que jamais de l'audace pour combattre les idées qui permettent au capitalisme financier mondialisé de s'imposer sur le ton de l'évidence. Rien ne se fera sans l'intervention politique et celle de l'Etat. Rien n'est impossible tout est question de choix.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 15 Mai 2009 à 17:45
    Merci à André Cassou !
    Merci à André pour ce volontarisme politique si nécessaire aujourd'hui ! Oui ! nous pouvons changer la vie de nos concitoyens et notamment des plus démunis grâce à la réaffirmation de nos principes républicains ! Tous au combat ! Jluc
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