• André Cassou

    Maire adjoint

    Président du goupe MRC                        

     

    Violences urbaines à Nanterre : Parlons clair

    L'opposition au projet de loi sur les retraites est un mouvement contre l'injustice sociale qui ira jusqu'au bout avec le soutien de l'opinion dans lequel il puisse sa légitimité. Il devrait trouver son dénouement aux élections présidentielles de 2012. En effet, en démocratie, on ne peut mépriser ainsi tout un peuple sans avoir à rendre des comptes.

     

    La Municipalité de Nanterre était naturellement auprès des salariés opposés à l'allongement de leur durée de vie au travail, des lycéens  et des collégiens inquiets pour leur avenir.

     

    Mais certains ont pris prétexte de ce mouvement légitime pour se livrer à des dégradations, à des actes de vandalisme, rechercher l'affrontement avec les forces de polices qu'ils assimilent trop souvent à une bande rivale. Ceux là n'étaient pas là pour défendre les retraites. Leurs actions se situent aux antipodes de la tradition du mouvement ouvrier : celui-ci a toujours privilégié la force tranquille et responsable du nombre à l'activisme de « casseurs » malheureusement crédités par quelques-uns d'une conscience politique dès qu'ils brûlent une poubelle.

     

    L'image de notre ville a été profondément abîmée par ces violences urbaines et les dégradations qui en ont découlé. Elle s'est retrouvée au cœur de l'actualité de la plus mauvaise façon.

     

    Notre ville avait réussi à sortir sans encombre de la révolte des banlieues en 2005, grâce à une politique sociale active, un tissu associatif dynamique et très présent dans les quartiers. Tout cela reste vrai mais l'exception nanterrienne n'est plus et ces violences urbaines laissent craindre de futures récidives. On mesure d'ores et déjà les difficultés que rencontre le service public de la police dans son action quotidienne notamment dans le quartier du parc. Certes la relation entre une partie de notre jeunesse et la police doit s'améliorer, dans le souci d'un respect mutuel et des libertés publiques mais sans transiger sur le respect du droit ni l'acceptation de zones de non droit.

     

    Nous ne devons pas être perméables au discours de ceux qui voient dans la police la responsable de tous nos maux. La police nationale est une police républicaine, et nous n'avons pas, nous élus responsables, à la considérer autrement que comme un service public chargé de la protection des personnes et des biens, garant de l'ordre public, dussions-nous risquer les foudres de l'extrême gauche. Chers collègues encore un effort pour être de vrais républicains.

     

    Sur les questions de tranquillité publique il nous faut tenir bon, sans angélisme, ni surenchère sécuritaire. Notre ville travaille avec l'Etat, la justice, la police, à une coproduction de sécurité au service de tous les Nanterriens dans le respect des fonctions et des prérogatives de chacun. Coproduction de sécurité où notre ville prend toute sa place dans le champ de la prévention. Il nous reste beaucoup à agir pour  faire vivre le droit à la tranquillité pour tous.

     

    Mais ces évènements ont aussi révélé le dévouement des agents du service public communal et en particulier des agents du service de tranquillité publique qui ont fait preuve de sang froid, de courage et de professionnalisme dans des situations où ils étaient personnellement en risques.

     

    Service de Tranquillité publique que j'ai créé en 2004, dans l'incompréhension du plus grand nombre et dans l'opposition farouche de quelques-uns, grâce au soutien indéfectible de Jacqueline Fraysse qui avait pris la mesure de la nécessité pour une ville comme Nanterre de ne plus faire l'impasse sur cette problématique de tranquillité et de prévention tout en refusant fort justement de nous substituer à l'Etat dans sa fonction régalienne de sécurité publique.


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    « Les retraites sont le patrimoine de ceux qui n'en n'ont pas »

    Chevènement 2002

     

    Les retraites sont le patrimoine de ceux qui n'en ont pas, mais le gouvernement ne travaille pas pour ceux-là ! Fort de  sa réforme il  s'apprête à faire porter l'effort supplémentaire des retraites sur les travailleurs qui pâtissent déjà du chômage, de la précarité, de la modération salariale. C'est de l'injustice révoltante ! Du mépris !

     

    D'un côté une jeunesse sacrifiée, notre force vive, laissée scotchée dans les starting-blocks de la course au travail, tandis que l'on veut, contre vents et marées, allonger le temps de travail des autres sans leur garantir que leur entreprise ne les priera de bien vouloir prendre la porte dès, ou avant soixante ans. Citons, le sort réservé aux Femmes. Citons l'humanisme mis au rancart ! Citons ...

     

    D'autres leviers cependant pourraient être actionnés pour équilibrer les comptes :

    Déjà en faisant contribuer le Capital au financement des retraites et en rétablissant la justice sociale au bénéfice du travail. Puis, nœud du problème en s'attaquant au chômage, véritable gangrène de la société.

     

    Ce n'est pas la contre-réforme gouvernementale qu'il nous faut, mais un changement radical de politique monétaire, commerciale, économique, en Europe, en donnant à la France et aux autres pays européens les moyens de se réindustrialiser et d'augmenter l'emploi et les salaires. En taxant les flux spéculatifs et en pénalisant lourdement l'évasion fiscale. Entre-autres !

    Seulement voilà, pour réussir cette authentique politique alternative, il faut la vouloir vraiment, avoir le courage d'affronter les dogmes et les serviteurs de l'Europe et de la mondialisation libérales. Il faut avoir la volonté et l'audace de défendre les intérêts de la France et du monde du travail, plutôt que de capituler toujours devant Berlin, Bruxelles, Washington ou Pékin.

     

    Vers quel destin le Gouvernement compte-t-il engager notre pays qui pourtant était un modèle du respect,  issu de la révolution des lumières ! Le peuple le sait, il paye suffisamment pour cela,  c'est toujours grâce à lui, et lui seul, à sa dignité et à ses combats que les choses avancent.

    Nous devons résister à la contre-réforme antisociale du gouvernement, mais ne perdons plus de temps il faut travailler sans plus tarder à préparer l'alternative. Il y a urgence !

    Les élus du groupe Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)


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  • Nous avons gagné une bataille mais le combat continu

     

     Le décret annonçant la fusion de l'EPAD et de l'EPASA sera bientôt promulgué.

     

    La loi sur le Grand Paris a été définitivement adoptée la semaine dernière. On annonce les premiers contrats de développement territoriaux et les enquêtes publiques pour le métro automatique et Arc Express dès l'année prochaine. La Défense reste l'un des neuf pôles économiques majeurs à développer et elle n'a pas changé de place. II est donc, me semble-t-il, un peu excessif de dire, comme l'annonce la déclaration datée du 27 mai, que le projet d'extension de La Défense était abandonné. Un excès d'enthousiasme sans doute !

     

    Il est plus proche de la vérité de dire que la volonté gouvernementale d'étendre La Défense sur Nanterre a été revue à la baisse. Les Hautes Pâtures et les Guilleraies sortent du périmètre, nous récupérons 170 hectares,  les Papeteries de la Seine et le secteur Peugeot du Petit Nanterre y restent, une partie du territoire de la caserne Rathelot y entre et surtout, le secteur des Groues est  définitivement  annexé au périmètre de compétence  du prochain EPADSA..

    Les deux arrêtés de ZAD promulgués par le Gouvernement pour les Papeteries et pour les Groues lui donnent de larges  capacités d'action sur ces périmètres pour mettre en œuvre en toute ou partie les orientations du rapport Lelarge.

     

    Alors, ne boudons pas notre plaisir mais sachons raison garder ! Et, évitons de désarmer la vigilance et la mobilisation des Nanterriens par des communiqués trop enthousiastes.

     

    Sachons comme nous le proposait Antonio Gramsci être à la fois portés par « Le pessimisme de l'intelligence et l'optimisme de la volonté ».

     

    Cette première victoire nous la devons à la mobilisation des Nanterriens, des associations, à la campagne organisée à partir du Conseil Municipal extraordinaire et à toutes les initiatives qui ont suivi.

     

    Ce succès nous le devons aussi à la cohésion de la majorité municipale qui a su mener les débats nécessaires en son sein tout en faisant bloc face à l'adversité.

    Quand on voit ce qui vient de se passer dans des villes de gauche du département, comme à Clichy où les uns ne votent pas le PLU et mettent le maire en minorité en interdisant tout nouveau projet d'aménagement dans les deux ans qui viennent ou, comme à Colombes, où les autres, et c'est souvent les mêmes, ne votent pas les impôts... tout en se félicitant des investissements réalisés...Quelle chance nous avons d'être à Nanterre et d'avoir des élus conscients de leurs responsabilités.

     

    A Nanterre, la majorité municipale est certes exigeante pour elle-même, mais conduit son partenariat dans la loyauté, au service du contrat municipal approuvé par les Nanterriens. Sachons préserver ensemble notre union municipale dans le respect mutuel de notre diversité.

     

    Je ne prolongerai pas plus longtemps mon propos. Vous l'avez bien compris, nous aurons maintes fois l'occasion de revenir sur le sujet dans la prochaine période car il nous faudra sans tarder préciser nos orientations car les projets portés par le gouvernement vont rapidement entrer dans une séquence plus opérationnelle. Il y aurait quelque imprudence à trop miser sur de prochaines échéances électorales pour espérer changer la donne. Face à ce qui est devant nous, il ne faut guère laisser trop de temps au temps.

     

    Vous voyez, ce n'est qu'un début, il nous faut continuer le combat.


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  • De la nécessité de repenser l'universel

    de Catherine MOURET, Conseillère municipale

    Un débat mené de manière assez nauséabonde a animé la campagne des régionales avec « l'identité nationale ». La manœuvre était évidente et la gauche a eu raison de la combattre. Mais, il ne suffisait pas de la dénoncer, fallait-il encore y apporter des éléments de réponse.

    Il y a en effet danger à réduire une nation à sa seule identité culturelle, car c'est à terme conduire à des communautarismes pluriels qui renoueraient avec la conception réactionnaire de Joseph de Maistre : « Seules ont une réalité et une valeur les différentes traditions nationales ». Je préfère être du côté  de Renan : « Avant la culture française, la culture allemande... il y a la culture humaine ». L'on est bien là au cœur du débat ! Quelle société voulons-nous demain ? Des relégations multiples de communautés culturelles fermées sur elles-mêmes et qui, par voie de conséquence, n'arriveraient plus à communiquer sur ce qu'il y a d'universel en elles ? « L'homme n'appartient ni à sa race, ni à sa langue, il n'appartient qu'à lui-même, car il est libre.. » ( Renan). Et c'est très probablement parce qu'il y a encore parmi nous quelques « dreyfusards » qui en appellent à des valeurs universelles, que la « discrimination positive » peine à prévaloir. Mais nul n'ignore  les combats  à mener pour que s'impose un traitement égalitaire de tous, et ce, d'où qu'ils viennent, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.

    Le message hérité des Lumières et repris par la Révolution française porte en lui une valeur universelle qui fait que la Nation est un corps « d'associés » autonomes et égaux. C'était il y a plus de deux cents ans, direz-vous ? Mais regardez aujourd'hui le Ministre Besson qui raisonne en terme d'identité, donc d'intégrité culturelle : pour lui, la collectivité nationale a besoin pour sa propre survie de la disparition des autres communautés, chacun différent, chacun chez soi et pas tous égaux ! Alors qu'il est possible de dire simplement, sans démagogie ni repentance, aux minorités vivant dans notre pays : je vous considère comme des individus égaux et libres, avec néanmoins l'exigence que soient rejetés les usages, y compris les plus anciens, qui bafoueraient les droits élémentaires de la personne. Nous pouvons comprendre que pour des émigrés récents la France ne soit pas une terre promise, mais ce n'est pas en réservant aux seuls « occidentaux » les bienfaits de la souveraineté individuelle que l'on s'acheminera vers un meilleur accueil de ces populations.

    Je terminerai sur cette phrase de Gombrowicz : « En fait, être français, c'est justement prendre en considération autre chose que la France ».


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  • Le souvenir est  une promesse d'avenir

    de André CASSOU, maire adjoint

                                                 

    Il y a 48 ans s'achevait un épisode douloureux de notre histoire. Il y a 48 ans, prenait fin par les accords d'Evian, la guerre d'Algérie, qui opposa pendant 8 longues années, l'armée française et le peuple algérien qui luttait pour son indépendance.


    Côté français, elle fut évoquée pudiquement « les événements d'Algérie », comme si ce conflit ne pouvait être nommé. Côté algérien, il s'agissait d'une guerre de libération nationale qui déboucha le 5 juillet 1962 par la proclamation d'indépendance de ce qui allait devenir, une grande nation. Quel qu'en fut le ressenti, pour chacun des deux camps, cette guerre fut une épreuve douloureuse qui a meurtri la mémoire commune de nos peuples.


    Près de 50 ans plus tard, ce conflit résonne encore comme une incompréhension magistrale. La France, nation millénaire, est consciente des sacrifices et du long parcours que représente la conquête de l'indépendance, condition d'exercice de la pleine souveraineté. C'est ce chemin que le peuple algérien a entrepris.


    La légitimité de cette histoire ne fait aucun doute mais elle n'autorise pas à condamner l'action de nos soldats. En Algérie, 25.000 soldats français sont tombés et plusieurs milliers de civils sont morts. De son côté le peuple algérien a supporté, quant à lui, un tribut plus lourd encore pour conquérir son indépendance. Trop souvent, un jugement unilatéral en rend l'armée française responsable. Responsable, le mot est lancé. Mais en République, ce sont les représentants élus du peuple, qui exercent la responsabilité des choix. Et c'est là que réside l'honneur  de l'armée française : servir la Nation. Et nos soldats ont payé du prix de ce qui leur était le plus précieux, leur vie !

     

    Est-ce à dire que nous avons été irréprochables ? Je ne le pense pas. Nombre d'événements nous le rappellent : ne serait-ce que la répression de la manifestation du 17 octobre 1961 ou l'abandon des soldats algériens  de l'armée française à une mort certaine. Mais quelle Nation, quel peuple, pourraient se prévaloir d'une histoire vierge de sa part d'ombre ? L'histoire est teintée de nuances, pétrie de complexités qu'il me semble toujours grotesque de simplifier à l'outrance.

    .

    La construction a posteriori de l'enchaînement des faits traduit toujours davantage les intérêts du présent que le souci de vérité du passé. Je veux dire par là, qu'il est inopérant et inopportun que la guerre d'Algérie vienne 50 années plus tard, apporter des justifications confortables parce qu'elle aurait été une sorte de péché originel. L'histoire nous ordonne l'humilité. Elle nous regarde de haut et nous lègue des enseignements à la lumière desquels nous sommes armés pour bâtir le monde qui vient.

    Cette conviction est une condition nécessaire pour tourner la page. Le temps est devenu celui de l'apaisement entre nos deux nations. Le temps est devenu celui de la mémoire qu'il ne faut pas confondre avec le jugement.


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